© Henri Pornon
Plusieurs modes de collecte ont été combinés :
Malgré le soin apporté à la géolocalisation des sites, des erreurs et des omissions peuvent subsister : le contrôle très complet que j'ai effectué sur Paris entre 2017 et 2018 m'a montré que les sites sacrés ne sont pas éternels. Des chapelles peuvent disparaître à l’occasion d’un aménagement important sur un îlot. Certains lieux de culte sont d’ailleurs situés dans des immeubles modernes et j'ai pris le parti de les référencer sur Paris après avoir vérifié leur existence.
Tous les sites ont été géo-localisés sous forme de points : pour la plupart des monuments, cela ne pose pas de problème dans la mesure où il s’agit de sites d’une dimension limitée à l’échelle géographique (églises, mosquées, temples…) et où le territoire étudié est une ville, une agglomération ou une région. Dans la mesure du possible, le point a été créé à la croisée du transept des églises, ou au centre du monument (qui est parfois identifiable). La représentation ponctuelle pose cependant problème pour quelques sites sacrés : ainsi, la Vallée Sacrée des Incas (Pérou) devrait être représentée par une géométrie linéaire et le lac El Dorado de Guatavita (Colombie) devrait être représenté par une géométrie surfacique. Fort heureusement, ces sites sont peu nombreux et ne sont pas impliqués dans des configurations géographiques multi-sites.
Afin de limiter les déformations liées aux systèmes de projection, tous les points ont été géo-localisés en coordonnées géographiques (latitude, longitude en WGS84, EPGS 4326). Cela permet de les utiliser dans le calcul de grands alignements, qui sont alors traités comme des arcs de l’ellipsoïde. On peut ensuite, localement, afficher ces points dans un système de coordonnées rectangulaire pertinent pour la ville ou le territoire considéré. Les sites sont stockés sous forme de fichiers de points au format SHP (format utilisé par le système d’information géographique QGIS utilisé pour mes investigations).
Suivant le mode de géolocalisation, on peut estimer la précision géométrique de ces points à environ un mètre, voire quelques mètres (cas d’une église géolocalisée par l’axe de son transept dans Google Earth ou à partir d’Open Street Map, ou d’un relevé GPS effectué dans de bonnes conditions) à quelques dizaines de mètres (géolocalisation plus sommaire), mais parfois de quelques centaines de mètres (quand un site existant n’apparaît pas sur un des fonds cartographiques utilisés).
Si dans la plupart des cas, le point est à l’intérieur du polygone matérialisant le bâtiment, une précision décamétrique semble réaliste. Dans quelques cas, la géolocalisation peut être beaucoup plus approximative, en particulier quand elle a été déduite de la localisation de photographies, le site étant lui-même invisible dans l’application informatique. Le choix du point n’est d’ailleurs pas toujours facile. Sur les photographies aériennes, l’architecture du bâtiment est identifiable et on peut localiser le point à la croisée du transept des églises, à l’axe de la coupole ou au minaret quand il est identifiable pour les mosquées, à l’axe du stupa ou de la pagode pour les temples bouddhistes. Il s’agit de monuments dont la dimension peut atteindre plusieurs dizaines, voire centaines de mètres (pour les plus grands sanctuaires bouddhistes, chrétiens ou musulmans). Pour les montagnes sacrées, l’identification du sommet et parfois hasardeuse. La précision de géolocalisation est moindre sur des supports cartographiques tels qu’Open Street Map qui ne font que signaler par un symbole positionné de façon très approximative la présence d’un monument. Dans ce cas, il est plus prudent d’estimer que la précision géométrique est hectométrique (quelques centaines de mètres près), plutôt que décamétrique (quelques dizaines de mètres près).
La précision géométrique de localisation des points impacte ensuite, d'une part, celle des figures géométriques qui seront créées, d'autre part, celle des mesures qui seront effectuées (distances et angles en particulier).
Le résultat de ce travail de géolocalisation de plusieurs dizaines de milliers de sites se présente sous la forme de deux séries de fichiers :